Dans cet article, je partage mon point de vue personnel sur le jardin forêt.
Vous avez déjà entendu parler d’un jardin-forêt, ou forêt comestible ? Ce concept fascinant repose sur l’imitation des écosystèmes forestiers naturels pour créer un jardin intégrant des plantes comestibles dans un environnement auto-suffisant. L’objectif est de cultiver une diversité d’arbres fruitiers, d’arbustes, de plantes grimpantes, d’herbes, et de légumes, organisés de façon à maximiser la biodiversité et à minimiser l’entretien.
Un jardin-forêt, quésako ?
Un jardin-forêt, également appelé « forêt comestible », est une approche de conception agricole qui vise à imiter les écosystèmes forestiers naturels tout en intégrant des plantes comestibles. Il combine arbres, arbustes, plantes grimpantes, herbes et légumes de manière stratégique pour créer un écosystème durable, productif et diversifié. Ce type de jardin favorise la biodiversité, nécessite moins d’entretien que les jardins conventionnels et offre une source abondante de nourriture, souvent en imitant les strates d’une forêt naturelle.
Les espèces présentes dans un jardin-forêt peuvent varier en fonction de la région, du climat et des préférences du jardinier, mais voici quelques exemples courants d’espèces que l’on peut trouver dans un jardin-forêt :
- Arbres fruitiers : Pommiers, poiriers, cerisiers, pêchers, noyers, etc.
- Arbustes fruitiers : Cassissiers, framboisiers, groseilliers, myrtilliers, etc.
- Plantes grimpantes : Vigne, kiwi, chèvrefeuille, etc.
- Plantes herbacées : Fraisiers, rhubarbe, asperges, etc.
- Plantes fixatrices d'azote : Trèfle, luzerne, pois, etc.
- Plantes médicinales : Menthe, camomille, calendula, etc.
- Plantes aromatiques : Thym, romarin, sauge, etc.
- Couvre-sol : Couvre-sol comestible, comme la consoude, ou des plantes qui protègent le sol et réduisent les mauvaises herbes.
Et en pratique ?
L’idée d’un jardin-forêt peut sembler prometteuse sur le papier, mais en pratique, l’entretien est difficile car il faut veiller à ce qu’aucune espèce ne prennent le dessus. De plus, le ramassage est ardu, car il faudra souvent se promener afin de récolter les fruits d’une même espèce, ce qui peut-être désagréable quand on prévoit de transformer les fruits par exemple.
Les espèces "oubliées" utilisés en jardin-forêt
Lorsqu’on ouvre un livre sur le jardin-forêt, on découvre de nombreuses espèces indiqués pour rejoindre notre jardin. Cependant, bon nombre de ces fruits manquent d’attrait.
Certains de ces fruits ou légumes, peut-être trop éloignés de nos habitudes alimentaires, risquent de ne pas s’intégrer aisément à notre régime. Il est également crucial se demander pourquoi ils n’ont pas été adoptés plus tôt. Par exemple, l’asiminier, en raison de sa faible capacité de conservation, n’avait pas pu rivaliser avec des fruits comme la mangue dans un monde globalisé. Aujourd’hui, dans un contexte axé sur la production locale, il peut trouver sa place.
Cependant, cette approche ne s’applique pas uniformément à tous les fruits, et d’autres inconvénients sont envisageables : difficulté de récolte et transformation, plantes envahissantes, sensibilité au gel…
Personnellement, je préfère les vergers diversifiés composés de fruits classiques, éventuellement agrémentés d’espèces issues des jardins-forêts, mais préalablement testées.
Mon avis sur les espèces que j'ai gouté
Ayant eu l’opportunité de déguster plusieurs fruits de jardins-forêts, voici mon avis. Bien sûr, les goûts varient d’une personne à l’autre.
- Amelanchier du Canada : Bon goût, peut être intéressant pour diversifier une collection de petits fruits.
- Arbousiers : Un souvenir gustatif d'enfance avec un goût de fraises des bois, mais une texture entre la fraise et la pêche avec des petits grains de sables désagréable en bouche.
- Aronia : Extrêmement astringent, désagréable en bouche, sans sucre.
- Arbre à faisan : Goût de caramel brûlé, amusant à essayer une fois. Potentiellement envahissant, se multiplie par drageonnement, semis, bouture...
- Asiminier : Intéressant, devient rapidement écœurant consommé frais. Je n'ai pas gouté le fruit transformé.
- Argousier : Astringeant, petit fruit laborieux à ramasser pour un résultat décevant.
- Cerisier nain : Intéressant mais inférieur à une vraie cerise. La variété snovit serait beaucoup plus sucrée.
- Chalef d'automne et goumi du japon : Un goût modéré, idéal pour le poulailler en raison de sa croissance rapide et de sa production abondante.
- Cognassier du cathay : Alternative au cognassier classique, avec des fruits plus petits et des épines imposantes. Plus difficile à ramasser et à transformer...
- Cognassier cido : Petits fruits acides et parfumés en abondance.
- Feijoa : Un fruit au goût distinct, suscitant soit l'enthousiasme, soit le rejet. Intéressant en confiture.
- Glycine tubéreuse : Un goût entre la patate et la farine, donc peu attractif.
- Goji : Bon sec, mais fastidieux à récolter, et potentiellement envahissant.
- Neflier d'Europe : Convient aux amateurs de fruits blets, apprécié par les poules.
- Neflier du Japon : Très bon mais sensible aux gelées pour la fructification.
- Raisin du Japon : Moins intéressant que les framboisiers classiques, mais généreux, parfait pour le poulailler.
- Poire de terre : Peu attrayante, que ce soit crue ou cuite. À consommer avec modération.
- Thé de l'immortalité : Absence totale de goût.
Le verger diversifié, une alternative au jardin-forêt
Le verger diversifié est une approche permettant selon moi de tirer parti des avantages du verger traditionnel ainsi que du jardin-fôret, mettant l’accent sur la maximisation de la diversité des espèces végétales pour créer un écosystème productif et équilibré. Contrairement aux vergers monospécifiques, où une seule variété d’arbres fruitiers est cultivée sur de vastes étendues, le verger diversifié, comme le jardin-forêt, intègre une multitude d’espèces, offrant ainsi une gamme variée de fruits et de bénéfices environnementaux, mais de manière plus organisé, offrant une plus grande praticité et simplicité de mise en pratique que le jardin-fôret.
Chez moi, je vais mettre en pratique cette approche en plantant des rangs d’arbres organisés par dates de récoltes. Cela facilitera non seulement l’entretien en regroupant les tâches liées à chaque période de récolte, mais cela permettra également une utilisation plus efficace de l’espace. En complément des arbres fruitiers, je prévois d’ajouter des arbustes fruitiers, principalement pour l’alimentation de mes volailles. Framboises, groseilles ou encore raisin du japon, ainsi que chalef, offrent une source nutritive précieuse pour les animaux de la basse-cour. Leur culture près des arbres fruitiers crée également une synergie bénéfique en favorisant la biodiversité et en attirant les pollinisateurs.
Je préfère implanter les plantes aromatiques près de la maison, là où elles seront facilement accessibles pour une utilisation rapide en cuisine. Les herbes telles que le thym, le romarin, la menthe et la sauge non seulement ajoutent de la saveur à nos plats, mais elles ont également des propriétés médicinales et aromatiques précieuses. Leur proximité avec la cuisine facilitera leur utilisation quotidienne.