Les variétés de cerises les plus tardives : miser sur la gourmandise de fin de saison

Lorsque l’été s’installe pleinement et que la plupart des arbres fruitiers commencent à ralentir leur production, certains cerisiers tardifs offrent encore leurs fruits savoureux, au moment où les marchés commencent à se vider. Pour les producteurs comme pour les jardiniers amateurs, intégrer une ou plusieurs variétés de cerisier tardif est un excellent moyen de prolonger la saison de la cerise, de varier les plaisirs gustatifs et de mieux répartir les récoltes.

Dans cet article, nous allons découvrir les variétés de cerisiers tardifs les plus intéressantes, leur période de récolte, leurs caractéristiques agronomiques et gustatives, ainsi que quelques conseils pour leur plantation et leur entretien.

 

Pourquoi planter un cerisier tardif ?

Allonger la saison de récolte

En complément des variétés précoces (comme la Précoce de la Marche, que nous retrouverons plus bas), un cerisier tardif permet d’étendre la production de cerises jusqu’à la fin juillet, voire au-delà dans certaines régions. Cela présente un intérêt économique pour les professionnels et un véritable confort pour les particuliers.

Diversifier les goûts et les usages

Les cerisiers tardifs produisent souvent des fruits à la peau plus ferme et plus sucrés, adaptés à la conservation, à la transformation et parfois à des usages spécifiques (confiture, conservation, alcool). Ce sont également des fruits prisés pour leur résistance au transport.

S’adapter aux besoins du verger durable

Pour les vergers familiaux, agroécologiques ou de production biologique, le cerisier tardif constitue une pièce essentielle dans une stratégie de répartition des récoltes, de lutte biologique (certains évitent les pics de prédation), et d’économie de main d’œuvre.

 

Les variétés de cerisiers tardifs à connaître

Bigarreau Géant d’Hedelfingen : une valeur sûre de fin de saison

Originaire d’Allemagne, ce bigarreau est l’une des variétés tardives les plus cultivées en Europe.

  • Récolte : début à mi-juillet

  • Fruit : gros calibre, rouge foncé à noir

  • Goût : sucré, chair ferme et croquante

  • Atouts : bonne conservation, résistance à l’éclatement

Le cerisier tardif Bigarreau Géant d’Hedelfingen est un choix judicieux pour les circuits courts comme pour l’expédition, grâce à sa tenue exceptionnelle. Il s’adapte bien aux formes hautes ou demi-tiges, idéales dans les projets de pré-vergers (voir : Les pré-vergers ont-ils encore leur place ?).

Franche Noire : une variété traditionnelle au goût marqué

Encore peu connue du grand public, la Franche Noire est une variété ancienne, adaptée à la transformation.

  • Récolte : mi-juillet

  • Fruit : petit à moyen, noir violacé

  • Goût : très sucré, puissant, parfois acidulé

  • Usages : distillation, confiture, clafoutis

C’est un excellent cerisier tardif pour les vergers biologiques ou orientés vers des productions artisanales. Son port naturellement équilibré facilite l’entretien sans intervention lourde.

Bigarreau Lapins : le champion de la résistance

Ce bigarreau d’origine canadienne est l’un des plus tardifs cultivés en France.

  • Récolte : mi à fin juillet

  • Fruit : gros, rouge vif, chair ferme

  • Atouts : excellente résistance à l’éclatement et au transport

  • Particularité : autofertile, ce qui est rare pour un cerisier

Le cerisier tardif Bigarreau Lapins est idéal pour ceux qui veulent un arbre productif sans trop de contraintes. Son autofertilité permet de le planter isolé ou dans des vergers à variétés uniques (voir : Choix des variétés pour son verger).

Griotte de Montmorency : la reine des cerises acides

Contrairement aux bigarreaux, les griottes sont des cerises à jus clair et à saveur acide. La Griotte de Montmorency est une référence mondiale.

  • Récolte : mi à fin juillet

  • Fruit : rouge clair, petit

  • Goût : acidulé, très parfumé

  • Usages : tartes, sirops, conserves, kirsch

Ce cerisier tardif est particulièrement prisé en transformation et pour les conserves maison. Il peut aussi convenir en production biologique avec peu d’intrants (voir : Pourquoi acheter un arbre fruitier biologique ?).

Précoce de la Marche : une exception intéressante

Bien qu’étant une variété précoce (fin mai), il est pertinent de l’évoquer ici pour montrer l’intérêt de la complémentarité dans un verger. Associer Précoce de la Marche avec un cerisier tardif comme Lapins ou Franche Noire permet de couvrir plus de deux mois de production continue.

  • Récolte : fin mai

  • Goût : sucré, légèrement acidulé

Un autre atout majeur de la Précoce de la Marche est qu’elle permet d’esquiver les attaques de la mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi), un ravageur redouté dans de nombreuses régions. En effet, cette mouche pond principalement à partir de début juin, rendant les variétés hâtives naturellement protégées. Pour approfondir ce sujet et découvrir d’autres variétés très précoces, consultez notre article dédié : Les variétés de cerises les plus précoces.

 

Cultiver un cerisier tardif : les clés de la réussite

Choix du porte-greffe

Un cerisier tardif bénéficiera d’un porte-greffe adapté à votre sol :

  • Colt : pour sols variés, vigueur moyenne

  • Sainte-Lucie : pour terrains calcaires

  • Merisier : pour formes hautes en vergers traditionnels

Voir notre article : Notre sélection de porte-greffes

Respecter les distances de plantation

Comme pour tout cerisier, une bonne aération du feuillage limite les maladies. Comptez entre 6 et 10 m selon la forme choisie (plein vent ou demi-tige).

Quand planter ?

Privilégiez une plantation à l’automne pour favoriser l’enracinement. Au printemps, prévoyez un arrosage régulier.

Maladies et prévention

Les cerisiers tardifs peuvent être sensibles à la moniliose ou aux pucerons, surtout en fin de saison. Un verger bien conduit, avec biodiversité fonctionnelle (haies, fleurs, auxiliaires), prévient naturellement ces attaques.

 

Conclusion : le cerisier tardif, une stratégie gagnante

Planter des cerisiers tardifs, c’est faire le pari d’une production étalée, qualitative et souvent plus rentable. Ces variétés permettent de prolonger le plaisir gustatif des cerises au-delà de juin, tout en optimisant le rendement du verger et sa résilience face aux aléas climatiques.

Que vous soyez arboriculteur, jardinier amateur, ou porteur d’un projet de verger conservatoire ou nourricier, n’hésitez pas à combiner plusieurs variétés, du précoce au tardif, pour un verger productif et harmonieux tout au long de la saison.

Découvrez aussi nos conseils sur le choix des variétés, l’intégration de l’arbre fruitier bio et les formes traditionnelles de plantation dans notre blog.